Entreprises cherchent porte-paroles…

Jamais les entreprises n’ont autant été engagées dans la société, ni autant prises à partie. Leur raison d’être (voir notre étude, présentée dans ce numéro) est questionnée. D’un côté, on veut qu’elles anticipent et corrigent les externalités négatives qu’elles peuvent générer ; de l’autre, on compte sur elles pour innover, ouvrir de nouveaux possibles, enchanter l’avenir.

Si les entreprises n’ont jamais autant convoqué, dans leurs actions et leur propos, leur responsabilité et leur rôle positif dans la société, on peut s’étonner que, corrélativement, peu de dirigeants s’affichent pour incarner ces engagements, les porter dans le débat public.

Quand vous demandez autour de vous le dernier discours d’un dirigeant qui a marqué les esprits, le plus souvent, c’est encore celui d’Emmanuel Faber à HEC qui revient. Mais cette allocution aura 3 ans cet été…

On se souvient d’une époque où des figures emblématiques du patronat français occupaient le terrain ; leur parole avait une portée politique. La bienveillance, nouveau fonds de commerce, n’était pas le sujet ; ce qui comptait c’était la vision et la stature de ces patrons, qui aimaient parler au nom de la France :  Claude Bébéar, Jean Calvet, Jean-Luc Lagardère…

Sans doute, les coups à prendre sont-ils aujourd’hui plus rudes qu’hier. Mais ne doit-on pas considérer que les entreprises, petites ou grandes, ont besoin de ces ambassadeurs pour mieux rayonner, que notre pays a besoin du charisme d’entrepreneurs respectés, à même de donner de la chair aux mots de l’entreprise.

Vincent Lamkin & Jérôme Ripoull, co-fondateurs de Comfluence