La fin des 100 jours, ou le début du reste du quinquennat ?

Emmanuel MACRON l’avait annoncé, les 100 jours devaient marquer un nouveau départ pour la politique du pays en permettant de reprendre le chemin des réformes, après l’épisode difficile social de ce début d’année. Pas les 100 premiers jours du pouvoir, comme nos collègues états-uniens ont l’habitude de les appeler, mais les 100 jours post-réforme des retraites, une séquence qui a marqué opinion publique et représentants politiques au fer rouge. Avec la nouvelle séquence qui s’ouvre, le Président et sa majorité ont souhaité reprendre la main et montrer leur capacité à gouverner, au moment où la majorité relative et sa capacité de fonctionnement étaient remises en cause. Alors, quel en est le résultat ? Le bilan, comme on s’en doute est en demi-teinte. La majorité a réussi à reprendre la main en ce que la réforme des retraites est presqu’oubliée, qu’une loi sur l’industrie verte et une loi sur le numérique sont en passe d’être adoptées, les crédits militaires supplémentaires pour plusieurs années ont été adoptés, une réforme de la Justice et de l’Immigration est en cours… On ne peut qu’effleurer le nombre de sujets qui ces 3 derniers mois ont été évoqués. Pourtant, d’autres aspects du bilan sont moins reluisants : on sort à peine de la séquence « émeutes urbaines » et les images sont encore dans toutes les têtes ; Elisabeth BORNE, au sommet de l’exécutif, n’a jamais semblé aussi fragilisée (par son propre patron, c’est dire) ; les oppositions paraissent ne pas vouloir rentrer dans le champ de la négociation (sauf les LR, et encore) ; les niches parlementaires des extrêmes, en octobre et novembre, laissent présager des débats enflammés dès la reprise parlementaire ; le budget pour 2024 débattu cet automne, va faire baisser les dépenses de l’Etat, frustrant certains secteurs ou certains acteurs… Gageons donc que la fin de cette période de 100 jours ne fait que marquer la nouvelle période qui s’ouvre : celle des 1 400 restants avant 2027.