« Il faut que la France reste compétitive » : Marion Papillon, Présidente du CPGA

Comfluence accompagne le Comité Professionnel des Galeries d’Art (CPGA) dans ses affaires publiques. Marion PAPILLON, sa Présidente, revient sur les grands enjeux de son organisation et son combat pour la reconduction du dispositif de déduction spéciale en faveur des entreprises.

Quels ont été les principaux enjeux institutionnels des galeries d’art, en 2022 ?
 
Le principal enjeu pour le CPGA a été la reconduction pour trois ans du dispositif de déduction spéciale en faveur des entreprises qui achètent des œuvres originales d’artistes ou des instruments de musique. Son arrêt était prévu pour le 31 décembre 2022 alors qu’il existe depuis 1987. Or, c’est un dispositif essentiel à notre secteur d’activités, puisqu’il a été prouvé qu’il contribue à hauteur de 11% du chiffre d’affaires de nos 320 galeries adhérentes ! Ce alors qu’il ne représente qu’une très faible dépense pour les pouvoirs publics comparativement aux recettes fiscales générées, par les artistes et les galeries. 
 
Quelle a été la stratégie déployée, et pour quels résultats ?
 
Le dispositif (l’article 238 bis AB du CGI pour les connaisseurs) était discuté dans le cadre du projet de loi de finances, entre octobre et décembre. C’est donc toute une stratégie d’anticipation qui a été mise en place, avec la rédaction de l’argumentaire, le rapprochement avec des organisations alliées et la sensibilisation du gouvernement en amont. Nos interlocuteurs se sont montrés attentifs et assez tôt le gouvernement nous a donné des garanties quant à une prorogation de 3 ans, mais restait l’examen parlementaire.
 
Durant la phase d’examen du texte, nous avons donc été à la rencontre des députés et sénateurs afin de leur faire valoir nos arguments. Là encore, nous avons été écoutés : nos propositions d’amendements ont été déposées à plusieurs reprises, dans les deux chambres. Si initialement, nous plaidions pour un arrêt simple et net du bornage, un compromis a été trouvé autour d’un report au 31 décembre 2025, les galeries d’art devant apporter un certain nombre de garanties quant à l’efficacité de la mesure. Les affaires publiques, c’est aussi la culture du compromis.

Quels sont vos prochains projets pour 2023 ?

Nous serions prêts à engager de nouvelles réflexions avec les pouvoirs publics sur le mécénat en France pour mieux accompagner les entreprises qui souhaitent plus largement développer leur politique de Responsabilité Sociétale et Culturelle.

Il faut également garantir une fiscalité adaptée, tant pour les artistes que pour les galeries, sur les revenus comme sur la TVA applicable aux œuvres d’art. Au lendemain du Brexit, il faut que la France reste compétitive et cela passe par un vrai soutien politique et budgétaire. Garantir une TVA adaptée sur les œuvres d’art, nécessaire autant aux galeries qu’aux artistes, les modalités françaises étant particulièrement favorables/adaptées… 

Pour soutenir l’art et la création, restons ambitieux et créatifs !