Raison d’être, saison 2

Tristan Bernard, quand il fut arrêté avec son épouse en 1943, eut cette phrase pleine de malice : «Nous vivions dans l’angoisse, nous allons vivre dans l’espoir.» Au 21ème siècle, nous vivons tout à la fois dans l’angoisse (d’un monde qui tourne mal) et dans l’espoir (d’un monde qui conjugue le meilleur du progrès et le respect d’un humanisme ancré dans la nature).

C’est en partie sur ce terreau que la notion de raison d’être, appliquée aux entreprises, a pris tout son sens : entre prise de conscience et volonté d’agir.

Comprise ainsi, la raison d’être est aussi une raison d’espérer dans les entreprises, sans angélisme ni cynisme : leurs expertises, leurs savoir-faire, leurs innovations, leur efficience, leur créativité ne seront pas de trop !

La raison d’être signe un pacte de confiance. À la condition d’être assez solide mais aussi assez souple pour résister aux secousses du réel, à l’instar de ces gratte-ciels conçus pour absorber les tremblements de terre.

Mais la raison d’être peut aussi être un vecteur de mobilisation, de cohésion et de sens à l’échelle sectorielle. Les fédérations et les organisations professionnelles doivent savoir s’en emparer pour fixer leur cap.

Cette raison d’être sectorielle peut offrir un cadre dans lequel chaque entreprise exprime ses singularités, car rien n’est pire que le conformisme. Nous sommes assommés de sentences et de propos définitifs sur l’avenir du monde : comme s’il n’existait, sur chaque question, qu’une seule manière de penser et d’agir !

Il n’y a pas « une » mais bel et bien « des » raisons d’être, qui sont autant de raisons d’agir !

Vincent Lamkin,
Associé-fondateur