Les raisons de la raison d’être
Trois entreprises du CAC 40 sur quatre affichent désormais une raison d’être. C’est un mouvement de fond qui se dessine…
En tant que démarche, la raison d’être des grandes entreprises doit être comprise comme un engagement politique, au sens le plus noble : elle révèle le rôle croissant qu’elles jouent ou qu’elles aspirent à jouer dans la vie de la Cité.
En cela, la raison d’être doit tendre à définir une « extension du domaine de la lutte » : les innovations, les expertises, l’efficience des entreprises… ne sont pas seulement au service de leurs intérêts immédiats mais aussi des défis de l’époque.
L’État, affaibli dans ses moyens, n’a pas le monopole de l’intérêt général, ni des actions qui y concourent, et même sur des questions traditionnellement régaliennes, les entreprises s’avèrent contributives, bousculant les frontières privé/public, si tabous dans notre pays.
La crise a renforcé le sentiment que nous sommes tous dans le même bateau et que nous avons une responsabilité partagée pour forger notre futur : le consommateur est aussi un acteur ; l’entreprise est aussi « cliente » de ses propres méfaits, etc.
Dès lors, c’est moins une dialectique entreprise/client qui compte qu’une articulation des rôles où chacun joue sa partition dans un collectif.
Le pacte de confiance ne se joue plus seulement sur le produit ou le service mais sur une conscientisation partagée des enjeux auxquels il faut répondre par-delà nos besoins immédiats.
Vincent Lamkin et Jérôme Ripoull, directeurs associés de Comfluence