La raison d’être reste la raison d’agir

En annonçant fin novembre un plan d’économies, Danone et son dirigeant n’avaient pas du imaginer à quel point serait forte la vague d’incompréhension et de contestation.

Ces réactions sont une bonne nouvelle pour l’avenir de la raison d’être des entreprises et, pour celle naissante, des organisations professionnelles. Elles démontrent la force de communication d’un groupe qui l’a martelée, engagée et incarnée. Qui a façonné en profondeur l’image et la perception qu’en ont les consommateurs du monde mais aussi … leurs nouvelles attentes et leurs exigences.

Au premier rang de ces exigences nouvelles, il y a une demande de cohérence entre les discours et les actions. Voilà pourquoi raison d’être et RSE ne peuvent être tracées sur une ardoise magique à effacer au gré des difficultés. Elles engagent l’entreprise durablement dans sa relation avec ses parties prenantes en interne comme en externe.

Entre le roulis des actionnaires – en quête de plus de dividendes – et le tangage des consommateurs-citoyens, Emmanuel Faber semble avoir fait son choix. Pourtant, on peut espérer que les remous soulevés dans l’opinion publique permettent à DANONE de retrouver son cap. Car la rentabilité doit se conjuguer avec durabilité. C’est l’intérêt d’un dirigeant de le faire comprendre à ses actionnaires que c’est aussi le leur. Pour prouver au final que la raison d’être n’a de raison … que d’agir !

Jérôme RIPOULL, directeur associé de Comfluence